FAÏENCES ÉROTIQUES de Camille Savoie ajouté par Clélia Farnoux

« J’ai envie de parler de sexualité, d’accorder sa place au plaisir féminin, souvent ostracisé. J’ai envie de l’explorer plastiquement. Lui, qui a l’air si « sauvage », « mystérieux », « indomptable » et souvent même «inexistant », « bloqué » ou « enfermé »...

Goldie Mystic, artiste femme féministe s'interroge sur le conditionnement du corps féminin, du genre et des blocages que la société engendre sur la liberté corporelle et sexuelle. Faire tomber les tabous : Faïences érotiques nous invite à représenter les vulves dans tous leurs états, "qu’elles soient poilues, fripées, pendantes ou difformes". Quand on sait que le sexe féminin se voit pendant longtemps sous-représenté voir dépossédé de sa fonction purement érotique autant dans le domaine scientifique, médical, sociétal ou éducatif, il n’est pas surprenant de rencontrer une peur quand le sujet se pose dans la discussion. Une peur inconsciente, car ce dont on ne parle pas, ce qu'on ne montre pas, c’est « l’interdit » et ce qui n'est pas nommé, « innommable »... Et c’est ainsi qu’on apprend par exemple qu’en 2016, 1 jeune fille sur 4 de 15 ans ne sait pas ce qu'est le clitoris. Comment espérer jouir en confiance sans connaissance, sans acceptation de son propre corps ?

En représentant les vulves de manière littérale, véridique et plurielle, Camille réinterroge la symbolique d’une image, et celle de la sexualité en général. Par ce projet, elle compte remettre le plaisir féminin au même plan que le plaisir masculin : c’est l’utopie d’un changement sociétal ou les femmes, mais aussi les hommes se réapproprient leur corps, pour que jouir ne se fasse pas dans la domination mais davantage dans le partage, la communication, en toute simplicité, en toute liberté… « Qu’ils expérimentent ce qui leur plait, qu’ils réinventent la sexualité́ phallocrate d’aujourd’hui. Que les femmes soient libres de dire : Viens on fait « ça », parce que c’est « ça » qui me fait voyager de plaisir. »