La couleur et la matière de ce phénomène naturel, orange vif en l’occurrence, m'intéressait.

J'ai décidé d'expérimenter la couleur par le biais des propriétés du support que j'utiliserais. J'ai ainsi glané des matériaux, en l’occurrence des plaques de métal et des planches de bois.J'avais dans l'idée d'exploiter les propriétés de ces matériaux. L'art informel matiériste m'influence beaucoup dans cette démarche, en particulier les peintures d'Alberto Burri, ainsi que la notion de matériau pauvre. Pour les plaques de métal, deux formats faisant respectivement 1x1m, j'ai remarqué qu'elles rouillaient légèrement. J'ai donc choisi de travailler la couleur de par ce phénomène, provocant la rouille en versant de l'eau dessus. La couleur et la matière de ce phénomène naturel, orange vif en l’occurrence, m'intéressait. Ceci étant, cet effet de technique avait ses limites. La rouille et les nuances de couleur générées étaient trop aléatoires pour réellement capter le regard et ainsi faire reconsidérer le phénomène et ses conséquences, somme toute assez banal dans notre quotidien. A l'aide de scotch, j'ai alors cherché à créer une composition très maîtrisée en diptyque qui contrasterait avec les caractéristiques aléatoires du phénomène, et permettrait ainsi peut être de le faire reconsidérer aux yeux du spectateur, de valoriser sa couleur mate, et la brillance du métal en fond. Les deux plaques sont accrochées l'une à côté de l'autre et se répondent formellement. Ici, j'ai essayé de donner à voir sur ce phénomène très généralement non désiré et faisant écho à l'usure, voire la souillure. Lui donner une dimension visuelle autre.