AUTOPORTRAIT de Manon Quintin ajouté par Evan Col-Eyraud

Sculpture, Art 3


Laissons Manon parler elle même de son projet et de son approche artistique:

« Dans mon travail de peinture, j’ai tendance à peindre très rapidement, avec des gestes spontanés, brusques. C’est une forme d’impatience. Je ne passe pas plus de deux heures sur une toile. J’ai besoin d’en voir le résultat rapidement, sinon j’en viens à remettre mon travail en question et je finis par ne plus aimer ce que je produis.

En contradiction avec ma peinture, la construction de cette sculpture me permet de réfléchir. C’est un travail long et minutieux, je m’applique à couper chaque cube de bois et à les assembler, je prends donc le temps de me questionner. Comme une forme de passe-temps. Je parle de contradictions, mais c’est en prenant du recul que j’arrive à trouver des points communs qui font se rapprocher ma peinture et cette sculpture. Notamment l’impatience. En effet, je commence avec une base solide et stable. Puis au fur et à mesure je décide d’économiser du bois, de l’espace pour arriver le plus rapidement possible à une forme qui pourrait être finale. Je m’éloigne d’une base solide et continue vers une construction éparse.

Un autoportrait :

C’est une sculpture anthropomorphe de par sa forme, en tout cas à mes yeux. C’est un objet qui part avec une base solide qui se décompose petit à petit tout en restant en équilibre. Si on la bouscule trop, la colonne s’effrite. J’ai choisi de garder les cubes tombés et de les placer au fond de la colonne car ils font partie intégrante de l’objet. Même s’ils sont tombés, ils lui ont permis de s’élever. À l’heure d’aujourd’hui c’est un objet en questionnement permanent, qui n’est pas terminé et qui n’aura peut-être jamais besoin de l’être. »