Qu’est-ce que c’est ? Je peux toucher ?

Ce sont les premières questions qui me viennent à l’esprit lorsque je rencontre le travail de Noémie.

Dans sa pratique Noémie effectue régulièrement un détournement de la matière, c’est au travers d’un processus long qui demande patience et délicatesse qu’elle utilise ici un matériau initialement utilisé pour peindre, pour au contraire en faire des objets en volume.

Pour fabriquer ces objets, elle commence par effilocher une bande de toile dont la longueur et la largeur varie. En enlevant petit à petit les fils, l’objet se forme de lui même, Noémie dit que la matière « s’impose », cela s’illustre lorsqu’en parallèle de l’effilochage se forme un amas de fils que Noémie considère partie intégrante de son projet. Ensuite elle enroule cette bande sur elle même en la fixant avec de la colle vinylique.

Ces objets appellent au toucher, leur aspect nous donne envie de savoir quelle texture ils ont.

Et c’est bien cela que Noémie désire : créer une rencontre entre son spectateur et sa création.

L’expérience à en tirer doit être sensorielle, presque intime puisque c’est un moment que nous seuls partageons avec l’objet. En le manipulant on apprend à le connaître.

De plus l’apparence de ces objets nous rappelle celle d’êtres aquatiques (anémones par exemple) , on pourrait en venir à croire qu’ils sont vivants.

Noémie souhaite continuer ce projet en réalisant une grande surface que le spectateur serait invité à rencontrer en la touchant, puisque pour elle « le premier acte c’est de toucher ».