Panodrama de Grégory Cabioch ajouté par Adèle Grosjean

PANODRAMA


Une étape à l’oeil dans le vestiaire meta-physique de Greg


Lorsqu’on divague, Greg lui diva. Etudiant en troisième année d’art, sa pratique navigue entre les mediums et entre les genres. Si la volupté lointaine d’un crepuscule peut être source d’inspiration pour lui, depuis cette année greg a quitté ses paysages contemplatifs pour nous faire part de l’horizon de ses pensées. Porté par la question du genre et le refus d’un système de conception binaire. Ses conviction il les porte, les enfiles, s’en empare. Apparat, coiffe, corset, c’est véritablement en octobre 2018 qu’il conçoit sa premiere robe. Une robe prophétique, prothèse de metal. Une robe qui impressionne autant qu’elle fascine et qui vient armer Giselle Mabelle, l’homonyme drag de Greg.

Etape déterminante donc pour notre queen puisque il/elle a du faire face à la question de la performance et à l’impératif de porter mais surtout faire vivre sa tenue lors de la nocturne des étudiants. Faire mouvoir pour émouvoir. Greg toréador des corps héros valse entre pudeur et érotisme. Avec sa deuxième creation et sa participation au festival de performance de Besancon, il s’interroge activement sur la presentation de sa nouvelle piece. Moulage de corps, corset de colle, les batons fondent comme des chandelles : on passe à table Giselle nous cuisine. La dimension plus organique du matériau et son aspect charnel induit une intimité et une nudité que greg vient « activer » en s’appropriant ce corps, le caressant, se tripotant.

Au delà du fait de s’être confronté à un public avertis, c’est une revelation sur sa conception de l’identité qui s’est profilé à travers la conception de son corset. L’abandon des remparts d’une armature qui vient brimer son identité et son corps, l’appropriation de code anthropologique féminin comme une tentative de réponse. L’abandon du metal pour la colle est un choix représentatif de la direction de plus en plus personnelle et cathartique du travail de Greg. Comme un cheminement dans sa propre quête d’identité, apparat de parures aux allures de partitions, mélodie des champs intérieurs.

La traversée continus avec sa dernière creation, aux allures sublimes de cosmos, c’est la genèse du corps que Giselle porte sur ses épaules. Une enveloppe charnière pour une époque charnelle où le corps se libère de toute representation physique pour devenir la toile du fond spirituel de l’individus. Retour à la carcasse primitive à la nécessité d’être pour vivre, cette robe squelette structure la pensée de Greg. S’offrant dans le surnaturelle une porte de sortie à la catégorisation systématique, comme si après avoir longtemps cherché une réponse dans des codes, s’être lui même cantonné à un rôle, s’est en détruisant l’ordre du commun qu’il réussit a faire émerger sa singularité. Cette dernière robe, tissus spirituel, devient le vaisseau d’une ambition.