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Une fois j’étais seul, et je me suis rendu compte d’un truc. En fait j’ai pris conscience de comment je m’appelais.
Je m’appelle Jonathan Ferrara et c’est moi, là, dans la glace. C’est ce que je suis.
Ce qui me terrifiait c’est que j’en doutais, et je me demandais ce qui fait que, le reste du temps, je ne me pose pas la question. On est face à une forme mais ça s’arrête là, elle n’a pas de sens
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Alors Jonathan fait surtout des vidéos, soit super longues que tu regardes pas, soit des trucs en boucle. Matière identité qui fait surgir des questions, des expérimentations.
Son travail sur l'identité le mène vers un questionnement du cadre sociétal, ce qui y est accepté et ce qui y est marginalisé. Les tabous qui y sont rejetés, diabolisés mais qui font partie de nous. Le façonnage de notre identité, selon le poids de la société et des ces règles tacites. Comment ces normes se posent et se déplacent.
Et puisque ces règles sont modulables, pourquoi ce moi, ce personage que je suis, ne serait-il pas un archétype avec lequel jouer ? J’ai aussi gagné le record du premier homme à avoir aligné le plus de petites cuillères les unes à la suite des autres. Voilà, pour l’anecdote…
À cette époque là c’était sa dernière vidéo, ça l’amusait de prendre Jonathan Ferrara comme un personnage hors de lui, une matière à fiction. Inventer une vie en reprenant les codes sérieux de l'artiste qui parle de son travail. On peut tout rendre valable, si l'on parle sur un ton artistico-scientifique. Si l'on sait respecter les règles du jeu.
